lundi 11 juin 2007

The National: Boxer


J'ai encore failli me faire avoir. Heureusement que j'ai été à un concert un peu par hasard il y a 4 ans: dans une petite salle impersonnelle où tout le monde était sagement assis, un grand chanteur roux, légèrement barbu arrivait à captiver tout l'auditoire, possédé par chacune de ses chansons.
Alors j'ai bien dû écouter les albums, une fois, deux fois...10 fois, et au bout de toute ces écoutes, il y a quelquechose qui se passe: les mélodies qui semblaient faibles, deviennent extrêmement riches, chaque coup de cymbale fait sens, la construction, torturée, des chansons devient évidente. Et jamais je m'en suis encore lassé sur les 3 derniers albums et un EP à ne surtout pas négliger.
Alors j'ai encore failli me faire avoir avec ce dernier album qui manquait de nouveautés, qui ne m'aparaissait qu'une prolongation du dernier en moins prenant. Et j'avais tout faux, ça y est, j'ai passé les 5 écoutes, et je pense même que c'est leur premier album sans aucune chanson faible, avec une utilisation toujours juste et complète de tout le panel instrumental, encore plus riche qu'avant mais sans jamais aucune ostentation. Mais toutes les impressions liées à cette musique sont beaucoup mieux décrites sur la Blogothèque.
L'anecdote finale: le chanteur Matt Berringer à qui on demandait si la fuite de l'album sur internet 2 mois avant sa sortie le génait a répondu: "De toute façon, comme les gens mettent un bon moment avant d'apprécier nos chansons, ça leur permettra d'avoir vraiment envie d'acheter notre album au moment de sa sortie officielle."

jeudi 7 juin 2007

Primavera Sound à Barcelone


Première édition pour moi de ce festival. L'affiche est clairement ce qu'il se fait de mieux en rock indépendant, et en électro intéressante. C'est un peu comme une Route du Rock en plus grand (5 scènes).
Dès l'arrivée sur les lieux des concerts, enfin plutôt 1 heure et 3 queues plus tard, tout ça pour chercher les billets, les échanger, prendre son bracelet et sa carte numérique de fichage informatique, la découverte d'un grand site ultra-fonctionnel fait plaisir. Le cadre champètre d'un festival est mis à mal par le béton omniprésent mais au moins on peut s'assoir sans avoir le jean trempé de boue. Y a plein de place pour circuler, y a pas de gens violents, juste la crème de la crème de la "mode indie" barcelonaise si bien qu'on a l'impression de voir défiler les pages des magazines de mode.

Mais le plus important de toute façon c'est la musique:
  • le concert mythique: Sonic Youth rejoue Daydream Nation. C'est la mode en ce moment de rejouer des albums cultes du début à la fin: Don't Look Back, ça s'appelle. Moi j'aime bien ce concept, juste comme ça. Les discussions pour savoir si c'est vraiment le meilleur album de Sonic Youth pourraient être extrêmement intéressantes et fécondes en idées nouvelles mais le plus important, c'est le résultat: génial. Peu de chansons faibles sur cet album, un son exceptionnel, Thurston Moore a toujours l'air d'un ado (à part les lunettes qu'il a finit par mettre au bout d'une heure), Kim Gordon saute partout, et juste qu'il faut de larsen tout au long du concert. Tout ça a finit sur un rappel de 4 chansons ("from the 21st century" comme a dit Kim) du dernier album qui a signé l'an dernier le retour de SY à son meilleur. Et en guest star à la basse, Mark Ibold le bassiste de Pavement, ça vaut cher ça.
  • les concerts top (mais pas bien):
    • The Fall, le groupe qui a vu passé 50 membres différents mais toujours le même chanteur, Mark E. Smith, alcoolique, colérique, prolifique... Depuis 25 ans, il a toujours le même son, le groupe est hyper efficace et les marmoments de Smith n'ont pas changé. C'est toujours aussi bon.
    • Beirut, le songwriter américain avec tout un orchestre. Il a avait un tout petit peu trop bu mais il s'est bien démerdé. Concert bien arrangé en général sauf pour la chanson que j'attendais "Postcards from Italy", c'est dommage.
    • Architectures in Helsinki: j'avais beaucoup d'attente pour la fanfare pop australienne dont le premier album est dansant, mélodique, variée, joyeux. Ils ont malheusement joué beaucoup de chansons du nouvel album et leur son manquait de tous ces petits trucs rigolos de l'album et notamment tous les cuivres. Ils ont l'air de bien s'amuser, tout le monde joue de tous les instruments, ça tourne en permanence, ça rajoute à l'ambiance festive de leur musique.
    • The Good, The Bad and The Queen: le groupe de stars créé par Damon Albarn de Blur a bénéficié d'une scène idéalement placée: juste en face d'un concert de techno hardcore. Il était pas content, Damon et ça se voyait. Mais dans la fosse, on n'entendait pas trop et le concert s'est révélé meilleur que c que j'en pensais en album. Un son calme, presque acoustique, toujours juste, révèlent les jolies mélodies de l'album, chanté par un Damon Albarn que je ne croyais pas aussi bon. Et puis Paul Simonon le basssiste de The Clash a vraiment vraiment la classe absolue.
    • Petite mention à Kid Koala qui a livré un super mix de hip-hop.
  • mes découvertes :
    • Battles: LA grosse découverte. J'ai depuis un peu lu les magazines. Ils appellent ça du math-rock. Malgré tous leurs défauts, je trouve que les dénominations de style décrivent assez bien la réalité, autant, là, ça me fait vraiment marrer cette définition. Alors c'est la mienne maintenant: du post-rock dansant (dance post-rock (c) ou groovy post-rock (c aussi) ). Ca ressemble à du Tortoise mélangé avec The Rapture tout ça avec un peu d'électronique, des voix vocodées. En concert, malgré les digressions (larsens, bruits au clavier), tout reste cohérent grâce à un batteur fou (ancien de Helmet, un très bon groupe de rocke/métal) qui joue sans discontinuer de sa batterie (un peu spéciale avec une cymbale située à 2 mètres, il doit se lever pour l'atteindre). A mon avis ils ont réussi à rendre une musique rock expérimentale à la fois dansable et prenante, tout cela en utilisant les artifices faciles des musiques électroniques (motifs répétitifs, ligne rhytmique accrocheuse) mais hyper efficaces. Il faut écouter Atlas, c'est génial, je suis en train danser en y repensant.
    • Blonde Redhead: je connaissais pas ce groupe, du Sonic Youth avec une voix suraiguëe. Malgré les nombreuses boucles enregistrées, le concert se tenait parfaitement, était totalement prenant avec un son presque au niveau des aînés référencés auparavant (SY). Et l'écoute actuelle de leur album confirme tout ce bon concert.
  • les déceptions et grosses merdes:
    • Justice, euh bah c'est pas vraiment les nouveaux Daft Punk annoncé,
    • Slint, j'étais venu pour les voir rejouer Spiderland, l'album ultra-référencé, précurseur de tout le post-rock. Le groupe joue bien, le son donnait (à part la voix mal réglé et le chanteur qui pourrait me faire concurence en chant), mais mais... l'étincelle elle était partie depuis 15 ans.
    • Wilco, un concert classique de rock/country, sans valeur ajoutée...
    • The Smashnig Pumpkins, ça m'a fait chier, mais ça doit être moi.
De toute façon, c'était génial de toute façon: les festivals, c'est comme le ski de rando, c'est toujours génial.