vendredi 2 novembre 2007

Control - un film d'Anton Corbjin

Le scénario est déjà connu. Il est même convenu: une histoire d'amour adolescente (et que je pique la copine de mon meilleur copain), un mariage jeune (trop) et une petite dans la foulée, un travail à la "Bourse du travail" Mais toujours l'envie de composer, chanter. Alors, Ian devient chanteur un groupe, et ça marche pas mal du tout. Tournées, Alcool, Crises d'épilepsie, Rencontres de journalistes jeunes et jolies. Le déchirement entre 2 vies, 2 femmes.
Suicide.
Convenu le scénario, sauf quand c'est l'histoire d'un groupe majeur, influence unique de toute la musique des années 80, "Joy Division", que la photo en noir et blanc rend superbement le triste Nord de l'Angleterre, que l'illustration musicale égrenne les titres de ce même groupe, que Ian Curtis/Sam Riley livre une prestation exemplaire, toute cette histoire devient touchante, et la fin, sous la batterie lente et poignante d'Atmosphere, arrive presque à sortir quelques larmes.
Oui, c'est vraiment bien ce film, mais peut-être n'est-ce que parce que c'est un clip idéal pour entendre 2 heures de "Joy Division" ?
(une part de réponse: Marion a aimé même si elle avait jamais entendu autre chose que "Love will tear us apart", sans enthousiasme au demeurant)
Google links: "24 hour party people", plus déjanté, plus historique, moins touchant.

Our Love To Admire by Interpol


Après avoir créé une surprise plus que méritée lors de leur premier album en 2002, efficacement confirmé par le second "Antics", c'est leur troisième album. En plus de la qualité de leurs albums, ce groupe m'a fait découvrir tout un pan de la musique des années 80 (et en premier lieu Joy Division) que je pensais inintéressante avant l'arrivée de Sonic Youth. Ils ne revendiquent pas cette influence pourtant elle est prégnante. Alors, que vaut ce dernier opus ? Évolution ? Détérioration ? Radioheadisation ? Comme souvent, tout se passe en plusieurs étapes. Première écoute et plaisir intense de réentendre ce son puissant, sombre et chaud, la voix de Paul Banks. Ensuite, les mélodies prennent le dessus et c'est un désastre de réentendre dans les chansons les plus évidentes (Mammoth, Rest my chemistry) des riffs déjà entendus ailleurs ("Mandy" de Spinto Band, "Where is my mind ?" des Pixies) Et puis, les réécoutes successives font rentrer dans les meilleurs titres ("Mind over Time", "No I In Threeesomme" et surtout "Pace is the Trick" le titre qui passe et repasse et ...). Et le bât blesse au moment où je me suis dit que chaque nouvelle écoute sera différente, une redécouverte permanente de la richesse des titres: et bien non, une chanson d'Interpol est beaucoup moins riche qu'une de "The National". Plus efficace oui, mais il manque un petit petit quelque chose pour éviter la lassitude.
Et, au final, 3 mois après la première écoute: c'est bien mais au bout de 3 LPs, ça commence à sentir le manque de renouvellement. Peut être les rumeurs de 'split' venaient de ce manque d'inspiration, mais en tout cas mon attente du quatrième album sera beaucoup moins impatiente.